Un magistrat au cœur de la cité
Qu’il soit juge ou procureur, le magistrat est un homme ou une femme au cœur de la vie de la cité, en prise directe avec le quotidien des citoyens et leur réalité. Une dimension qui tient à cœur aux auditeurs : « Le juge participe à la régulation sociale et j’avais envie de travailler pour l’intérêt général », observe Julien Michel, 24 ans, issu du 1er concours. « Un aspect que l’on ne retrouve pas dans toutes les professions du droit. L’avocat, par exemple, protège des intérêts particuliers. »
En choisissant la magistrature, Sarah Olivier, 23 ans, issue du 1er concours, voulait elle aussi « être au service de la société, du citoyen et du bien commun. Faire quelque chose qui a du sens, qui mêle l’intellectuel au concret. » La motivation de la jeune femme relevait aussi un peu d’un « idéal », incarné par « l’attitude du magistrat, à la fois dans le respect et l’écoute, mais aussi dans la fermeté », explique-t-elle. Vincent Mailly, 35 ans, officier de l’armée de Terre pendant 12 ans, issu du 2ème concours, était également attiré par « la dimension humaine et sociale du métier de magistrat, cette recherche de la réalité profonde des hommes et des femmes que l’on a en face de soi et la diversité des situations humaines que l’on peut rencontrer à travers les différents dossiers. » Des responsabilités dès le premier posteDès le début de sa carrière, le magistrat est amené à exercer d’importantes responsabilités. Ses décisions ont un impact sur la vie des gens. Représentant de l’autorité et du pouvoir judiciaire, il se doit de respecter les lois et une déontologie exigeante. « La justice, c’est trancher des litiges. C’est une très grande responsabilité mais dans la justice française, on a tous les outils pour prendre des décisions adaptées », estime Julien Michel.
Sabine Carré, 40 ans, professeur de philosophie pendant 16 ans en classe de terminale, issue du 2ème concours, avoue que « la prise de décision et les responsabilités » faisaient partie de ses motivations pour changer d’orientation. « Avec l’âge, j’aspirais à accéder à un autre degré de responsabilités que lorsque j’étais enseignante », confie-t-elle. « C’est une dimension qui me plaisait beaucoup dans mon ancien métier d’officier », ajoute Vincent Mailly. « Dans la magistrature, j’ai retrouvé ces responsabilités, qui peuvent s’exercer sur différents plans et à différentes positions : soit au parquet, en tant que défenseur de la société, soit en tant que juge du siège, en tant que pacificateur. ». Une grande mobilité fonctionnelleAutre motivation souvent mise en avant par les candidats aux concours de la magistrature : la mobilité fonctionnelle. Le métier de magistrat, agent de l’Etat, répond à cette préoccupation. En effet, tout au long de sa carrière, le magistrat peut exercer les six fonction de juge d’instance, juge aux affaires familiales, juge de l’application des peines, procureur, juge d’instruction et juge des enfants. « A partir du moment où l’on entre dans la magistrature, on a un choix assez incroyable », note Sarah Olivier. « Outre la diversité de fonctions, on peut aussi avoir une mission à la chancellerie, travailler au secrétariat général d’un tribunal, être détaché à l’étranger dans une institution internationale, être formateur à l’ENM… », fait remarquer la jeune femme. « C’est un métier qui offre beaucoup d’opportunités et de perspectives », ajoute Vincent Tridon, 32 ans, journaliste, issu du 3ème concours. « Le changement de fonctions est très bien organisé. En outre, la formation continue permet de se remettre à niveau, de continuer à progresser. On peut choisir entre une carrière très mobile ou, au contraire, plus sédentaire. Mais toujours dans un souci d’indépendance, il faut peut-être éviter de rester 20 ans au même endroit. Le magistrat doit être au cœur de la cité, mais quand il revêt sa robe et prend ses décisions, il doit réussir à « être indépendant de soi-même », comme disait Badinter », relève-t-il.
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