Parce que la Polynésie française, entre autres particularités, possède un immense territoire, grand comme l'Europe, au surplus morcelé en quelque 118 îles, et que toutes les îles peuplées ne disposent pas, loin s'en faut, d'une brigade de gendarmerie, signaler à l'autorité judiciaire que l'on est victime de violences intrafamiliales peut relever de la gageure.

Parce que les violences intrafamiliales en Polynésie française n'ont cessé d'augmenter ces dernières années, au point de doubler en 10 ans, et d'être sur représentées dans les chiffres locaux de délinquance.

Parce que le chiffre noir de cette forme de délinquance doit impérativement diminuer. Il est en effet intolérable que seules 2 % des victimes de violences sexuelles intrafamiliales et 20 % des victimes d'autres types de violences intrafamiliales osent déposer plainte.

Parce que toutes les victimes polynésiennes doivent avoir un égal accès à la Justice, surtout dans ce domaine particulier où les délinquants réitèrent, encore et encore, et prospèrent sur le terreau de la peur, de l'isolement et de l'éloignement des autorités...

... le conseil de prévention de la délinquance de Polynésie française a le 2 mars 2016, arrêté un plan d'actions en matière de prévention des violences intrafamiliales, présenté par le groupe de travail co-présidé par Brigitte Angibaud, avocat général près la cour d'appel de Papeete et Tumata Helme, conseillère technique en charge de la solidarité, de la prévention, de la famille et de la condition féminine, auprès du ministre des solidarités et de la santé, en charge de la protection sociale généralisée, de la prévention et de la famille...

Un plan d'actions collant à la réalité de ce territoire, au rang desquelles la création de cette page Facebook du procureur de la République.

Relayant ce plan d'actions et suivant en cela la politique en la matière de son prédecesseur, José Thorel, Hervé Leroy procureur de la République près le tribunal de première instance de Papeete a ainsi, aux côtés de son prédecesseur et de Brigitte Angibaud, lancé le 14 mars 2017 sa page Facebook dédiée aux violences intrafamiliales.

Désormais, par un simple clic  sur "envoyer un mail", en haut et à droite de cette page, la victime pourra saisir directement les services du procureur de la République qui relèveront cette BAL régulièrement et apprécieront la suite à donner à chacun des signalements.

Attention cependant aux plaisantins ou aux malfaisants, les avertissements ont été donnés (charte).